Des femmes dans l’espace

Le 25 mars, la NASA a annoncé l'annulation d'une sortie dans l'espace historique réservée aux femmes dans la Station spatiale internationale, non par manque de personnel mais par manque de vêtements. Une seule combinaison spatiale de taille moyenne était disponible à la station. L'astronaute Anne McClain a donc été échangée contre son collègue Nick Hague, qui a rejoint Christina Koch pour la mission. La décision, bien que prise à la recommandation de McClain à titre de mesure de sécurité, a mis en évidence un problème plus vaste et persistant: tant que le monde restera construit pour les hommes, les femmes resteront constamment désavantagées. «Même si les candidates femmes astronautes prouvent leurs compétences et leurs capacités, et comme les combinaisons et autres équipements [sont] adaptés pour elles, elles travaillent toujours dans le contexte d'un héritage à prédominance masculine», a déclaré Shawna Pandya, médecin canadien. candidat citoyen-astronaute scientifique. "Nous travaillons donc dans un système avec un préjugé masculin inconscient, qui est presque universel." Ce parti pris a des racines profondes. En 1962, commentant L'ingénieur en aérospatial germano-américain Wernher von Braun, ancien nazi, a déclaré en plaisantant: «Les astronautes masculins sont tous pour. Et comme l’a dit mon ami Bob Gilruth, «nous réservons 110 livres de charge utile pour l’équipement de loisirs». Certes, un demi-siècle a poussé la NASA vers la parité hommes-femmes. En 2013, le nombre de nouveaux astronautes chargés de s'entraîner pour voyager dans l'espace était réparti de manière égale entre quatre femmes et quatre hommes, et la classe de 2017 comprenait cinq femmes et sept hommes. En outre, «la NASA et [l'Agence spatiale européenne] ont mis à jour leurs guides de style pour se débarrasser de [phrases comme]« vol habité »et ont adopté des termes plus inclusifs tels que« vol humain », a déclaré Kate Arkless Grey, journaliste spécialisée dans l'espace. et les femmes défenseurs des STEM. Cependant, un décalage entre les sexes persiste dans la conception des outils de mission de l’organisation, ce qui peut parfois amener les femmes à s’intégrer - littéralement - à s’intégrer. C’est loin d’être unique à la NASA et cela se reflète dans les sciences spatiales. industrie. «J'ai eu une rotation en tant qu'astronaute analogique à la Station de recherche sur le désert de Mars, dans l'Utah - dans la vraie vie sur de faux Mars, pour ainsi dire», a déclaré Pandya. «Chaque fois que nous quittions notre habitat, nous devions nous vêtir d'une combinaison spatiale simulée avec un sac à dos standard pour abriter nos systèmes de maintien de la vie. Le numéro standard voulait dire que les sacs à dos étaient conçus pour les hommes et que les bretelles du sac à dos glissaient sans cesse sur mes épaules. Nous couvrions souvent [4 à 7 miles] à pied en une journée, et il était possible que les sangles évoluent au-delà d'un simple facteur de nuisance en un obstacle à la performance. " Cet obstacle ne se limite pas aux sorties dans l’espace. Les concepteurs et les inventeurs de tous les secteurs considèrent que la forme humaine par défaut est un homme. Étant donné que les environnements de travail sont conçus pour accueillir un corps masculin moyen, les femmes sont constamment désavantagées. Les femmes portent un équipement de sécurité conçu pour les hommes, manipulent des machines conçues pour les hommes, utilisent des outils chirurgicaux à la taille d'un homme, travaillent dans des bureaux dont la température est adaptée aux hommes et qui peut causer des maladies chez les hommes. femmes - sont davantage exposées aux produits chimiques nocifs et utilisent des gadgets (tels que des téléphones) conçus pour les mains des hommes. Ces gadgets comportent également des logiciels axés sur les hommes, tels que la reconnaissance vocale, qui est plus susceptible d'enregistrer la parole masculine.